Après la capitale, cap sur la zone caféière, avec en ligne de mire Medellin. Voici relatée en triptyque notre visite de cette région montagneuse, entrecoupée par une excursion dans le Choco, la côte pacifique !

Salento, la paisible

Une dizaine d’heures après notre départ de Bogota, à la faveur d’un bus de nuit et d’un bus de jour, on arrive au paisible village de Salento, dans la région du café, sous la pluie et frais comme des gardons de la semaine dernière !

Malgré le mauvais temps, on est vite séduits par l’ambiance tranquille de ce petit village de montagne, ses vendeurs de fruits et de glaces, et ses maisons colorées. D’autant plus qu’on atterrit (sur les bons conseils des collègues de Whatside) à l’hostel familial Jerico, dont les propriétaires sont parfaitement adorables ! Et ce qui ne devait être qu’une petite étape sur la route de Medellin s’est transformé en cure de repos de 4 jours. Il faut dire qu’à Bogota, on avait pas réussi à se retaper aussi bien que prévu 🙂

À notre programme, pas grand chose, mais assez pour s’occuper deux journées !
En premier lieu, visiter une finca cafetera, pour y apprendre un peu plus sur la culture et la production du café. Initialement partis pour El Ocaso, un établissement de bonne taille dont on nous dit le plus grand bien et à une petite heure de marche du centre, on finira en fait à la Arzacia, juste à côté, beaucoup plus modeste et entièrement bio ! Entre compost de pelure d’oignon, insecticides maison, dégustation de fèves de café fraîches et un minuscule moulin, on s’immerge avec joie dans le quotidien de la production caféière. Enfin, jusqu’à à la dégustation du produit fini, dont ni l’un ni l’autre ne sommes friands ! Oups ! Vous auriez pas du thé plutôt ? 🙂

Deuxièmement, la grosse attraction du coin, la vallée de Cocora, hérissée des désormais célèbres palmas de cera (palmiers de cire, Ceroxylon quindiuense), à seulement une demi-heure du centre de Salento en jeep. Un temps au beau fixe et des tarifs plus qu’honnêtes conduiront Laure à perdre tout sens des réalités et à foutre Shank sur un cheval. AH BON ! S’ensuit une heure et demie de promenade sous le soleil, durant laquelle Laure ne cesse de frétiller sur le dos de son destrier. Côté Shank c’est un peu plus difficile, l’assiette n’est pas bonne du tout (quoi que ça puisse bien vouloir dire), et surtout, dès que le canasson décide de ne plus suivre le chemin, c’est la panique totale !

Enfin… On arrivera quand même sains et saufs (et aux anges pour Laure) à la Casa de Colibris, où on peut observer lesdits oiseaux en sirotant une boisson chaude.

Après ça, une montée particulièrement musclée nous amène (dans la douleur) à 2800m d’altitude, à la Finca La Montaña, enveloppée dans d’épais nuages ! Ce qui n’augure pas du meilleur pour les palmiers, vous en conviendrez ! Nos craintes se confirment assez rapidement puisqu’après une demi-heure de descente douce, on arrive en vue des premiers arbres géants, dont les cimes disparaissent dans le duvet grisâtres…

Cependant, dans l’ultime partie de la randonnée, on sera tout de même en état de s’émerveiller devant ces troncs gigantesques, dont les plus hauts atteignent 60 mètres !

Et dernière petite sortie à Salento, la halle Los Amigos, où on a ENFIN pu se faire une partie de tejo ! Ce jeu, une véritable institution dans certaines régions, consiste à lancer des poids de plomb sur un plan incliné, couvert de terre glaise, dans laquelle sont fichés… des pétards ! Le but étant évidemment de les faire exploser, et accessoirement de picoler à balle ! Sauf que nous, en y allant la veille du référendum, on s’est heurtés à la loi : pas la moindre bière en vente ! EN REVANCHE, il est toujours possible de se prendre un petit shot d’aguardiente ! Les joueurs ne tournent d’ailleurs qu’à ça ce soir là, allez comprendre… Bref, placés sur la piste bébé, deux fois moins longue que celle des pros, on s’est mis de l’argile plein les doigts, on a beaucoup lancé sans rien toucher, et après des dizaines d’essais, on a enfin réussi à faire parler la poudre : deux pétards chacun au compteur !! Autant dire qu’on a direct contacté la fédération nationale ! 🙂

Informations pratiques

  • Dodo : Hostel familial Jerico, 40 000 COP la nuit en double avec sdb commune
  • Manger : El Rincon de Lucy, almuerzo et cena à 7000 COP
  • Tejo : halle Los Amigos, 5000 COP la partie, une bière inclue !
  • Rando cheval : à l’arrivée à Cocora, parcours de 1h30 à 90 000 COP (négociable)

Medellin, la fourmillante

Faut-il encore présenter cette gigantesque cité de l’ouest colombien ? Celle qui après les œuvres de Pablo alimente nombre de fantasmes et de craintes, les spectateurs de Narcos en savent quelque chose ! Nous qui ne regardons pas la série, et qui dans ce voyage ne sommes pas excessivement villes (surtout pas quand elles font 3 millions d’habitants !), y avons quand même passé un peu de temps, histoire de. Seulement après, on y a passé plus de temps parce qu’on y a été obligés : l’avion pour le Choco qui ne pouvait pas partir à cause du mauvais temps, et ensuite les bus pour Cali qui étaient absolument tous pleins ! Saloperie de weekend de trois jours ! Bref, en deux jours et demi au total, on n’aura pas fait grand chose.

D’abord un free tour de la ville, fort intéressant : notre guide Hernan, un paisa enthousiaste diplômé en biostatistiques, nous mène à travers le centre bouillonnant de Medellin. On découvre ainsi successivement le parvis de la mairie et sa grandiloquente statue symbolisant l’histoire de la ville, le Parque de los Luces, anciennement rongé par la criminalité et aujourd’hui couvert de poteaux lumineux en signe d’espoir, la Plaza Botero et ses statues disproportionnées, offertes par le plus connu des artistes colombiens, ou encore l’ancien palais de justice, reconverti en centre commercial suite à l’invasion du quartier par les vendeurs de rue…

Et puis c’est tout, pas de Jardin Botanique, pas de Parque Arvi, pas de téléphérique. On aura simplement testé deux quartiers, radicalement différents. D’une part le Poblado, LA place pour être pour les touristes et les expats : des restos du monde entier, des bars branchés au mobilier en bois où les créas viennent pour pianoter sur leurs MacBooks, de la verdure… Et d’autre part le quartier San Antonio, près du parc du même nom, un peu craignos selon Hernan. On y a suivi Florian et Pamela, un couple franco-sud-africain censé prendre le même vol que nous dans le Choco : un joyeux bordel, des rues qui n’inspirent pas totalement confiance à la nuit tombée, mais une expérience plus authentique, loin de l’ambiance hipster et des prix prohibitifs du Poblado (des gros jus à 1000 pesos, une bandeja paisa à 6000…) !

Informations pratiques

  • Dodo : Hostel Cocobamboo (quartier du Poblado), 60 000 COP la chambre double avec lit superposé et sdb commune ; Hotel El Deportista (quartier San Antonio), 38 000 COP la chambre double avec sdb privée
  • Manger : Fonda dite « de la petite madame », en face du Deportista (San Antonio), 6000 COP la bandeja paisa !
  • Tour en ville : Medellin Real City Tours, gratuit mais tipper à la fin !

Guatapé, la chatoyante

Après huit jours sur la côte pacifique, il nous restait un petit crochet à faire dans la région de Medellin. Guatapé, le village de l’éternel printemps, se situe à environ 70km à l’est de la métropole, et se rallie aisément en bus (2h depuis le terminal du nord).
Il est célèbre pour l’embalse éponyme, le gigantesque lac artificiel sur lequel il se situe, et pour le Peñon (encore appelé Piedra del Peñol), un gargantuesque monolithe granitique duquel on peut admirer la dentelle turquoise dessinée par les eaux dans les collines boisées.

Et on a de la chance, c’est sous un soleil radieux qu’on s’attaque aux quelques 650 marches de l’escalier construit à même la roche et qui mène jusqu’au mirador. Plus on monte, et mieux on se rend compte de la formidable étendue de ce lac : du sommet du Peñon, on aperçoit un véritable dédale de canaux, de criques et de passages, et ce n’est qu’une toute partie de l’embalse !

Après avoir testé la spécialité locale, la cerveza michelada, une bière avec des morceaux de mangue, du sel, du citron et du piment (c’est pas aussi bon que ça en a l’air), on remonte dans le bus pour aller vers le village même. Et on y a droit à une explosion de couleurs, quel que soit le côté où on regarde !

Les taxis, les façades des maisons, les placettes, la mairie, et meme l’église sont vivement colorées ! Autant vous dire que c’est un ravissement de se promener dans les ruelles pavées de cette paisible bourgade.

Attention cependant : dès qu’on met les pieds sur le malecon (le front de lac), ça grouille de vendeurs, de voitures, de bus et de restaurateurs offensifs, et tout de suite c’est beaucoup moins agréable ! Mention spéciale au restaurant véganiste Namaste et à son brownie de l’espace, excellent pour un truc sans gluten, sans farine, sans œufs, sans beurre et sans chocolat ! Et tant qu’à faire, le jus corossol – passion – céleri est très bon aussi, c’est detox, et ça fait trop du bien à notre corps !

Informations pratiques

  • Manger : menus à partir de 8000 COP sur le malecon ; restaurant Vegan Namaste, 13 000 COP le plat, 5000 COP le brownie avec une boule de glace 🙂
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