L‘iguane noir d’Utila, localement appelé swamper ou wishiwilly, répond encore au doux nom de Ctenosaura bakeri, et fait l’objet d’un programme de conservation à la Iguana Breeding and Research Station (IRBS). En effet, le placide reptile a pour seul habitat les mangroves d’Utila, et celles-ci sont elles-mêmes menacées par l’inexorable expansion urbaine sur la petite île (la construction de nouveaux complexes hôteliers notamment).

C’est pour cette raison que deux chercheurs allemands de la Société Zoologique de Francfort ont commencé à travailler sur cette espèce en 1994, et fondé la Iguana Research and Breeding Station en 1997. Aujourd’hui, les missions principales de l’ONG sont l’amélioration des connaissances sur l’espèce et le renforcement de ses populations grâce à un programme de reproduction. (En tout cas c’est ce qui se dit sur le site internet de l’asso ! ^^) Par ailleurs, IRBS s’implique aussi dans l’éducation environnementale, avec des actions de sensibilisation, menées à la fois à la station avec des groupes d’enfants, et dans les 5 écoles de l’île.

La station où nous avons passé quatre semaines dispose d’un visitor center, un laboratoire pour l’incubation des œufs, un atelier et un bureau. Sans oublier la partie habitation pour les volontaires et leur coordinateur : une cuisine et des salles d’eau partagées, 6 chambres et une grande terrasse, munie des hamacs qui vont bien !

Dans le grand jardin, il y a une dizaine de cages : trois avec des juvéniles (super excités, toujours prompts à s’échapper, mais complètement paumés dès qu’ils sont dehors), sept avec des adultes, une maousse gigantesque pour Swampy, doyen et mascotte du centre, et enfin une cage avec des slider turtles (Trachemys venust: un de tension mais avec des yeux rouges flippants !) recueillies chez des particuliers.

Parmi les activités des volontaires, on compte :

  • le travail de terrain (capturer des femelles et prélever des œufs pendant la saison de reproduction),
  • les visites guidées à la station (pour les touristes et les scolaires),
  • les visites guidées à travers l’île (Pumpkin Hill, Water Caves, Rock Harbour, voir cet autre article pour plus de détails),
  • les interventions éducatives dans les écoles de l’île,
  • le nourrissage des iguanes et le nettoyage de leurs cages,
  • le maintien en ordre de la station.

En ce qui concerne notre expérience à proprement parler, on dira qu’elle n’a pas totalement répondu à nos attentes. Sur les quatre semaines passées à la station, nous n’aurons fait ni terrain, ni interventions dans les écoles, ce que nous considérions être le cœur du programme tout de même…

Deux raisons à cela, en premier lieu le timing de notre arrivée : juste après la fin de la saison de reproduction, au moment où le terrain a déjà été fait et les œufs déjà mis à incuber. Par ailleurs, le coordinateur des volontaires était absent pendant nos deux premières semaines, et elles ont donc été plutôt calmes, d’autant plus que nous n’étions que quatre volontaires/stagiaires sur la station.

Deuxième raison, le dynamisme hors norme de l’association (#sarcasme) et son organisation, qui se repose beaucoup (trop) sur les frais et les donations des volontaires, et dont les efforts pour dégager d’autres sources de revenu sont en conséquence assez faibles. Pourtant, il y aurait de quoi faire : il y a beaucoup de va-et-vient sur l’île, le touriste utilien moyen (= plongeur) a une appétence non nulle pour la nature, et globalement les volontaires connaissent bien les lieux d’intérêt.

Passée la grosse déception de ces premières semaines, on a finalement enclenché la seconde et retroussé nos manches ! Si l’association peine à avancer, gérer ses volontaires, communiquer sur le projet, développer des activités parallèles pour générer des revenus, et que nous avons des idées, pourquoi ne pas essayer de les aider !

Laure a donc revêtu sa cape de consultante (OMG it’s back !) et sest lancée dans la réalisation d’un power point magistral, avec au menu : organisation de la station, plan de communication, éducation environnementale des enfants d’Utila et méthode de formation des volontaires pour pérenniser les différentes actions ! On ne décrira pas la surprise du coordinateur des volontaires quand elle lui a présenté tout ça… ^^ Mille mercis et un budget illimité plus tard (non on déconne), on s’est retrouvé avec tout plein de projets à mettre en œuvre (en tout cas plus qu’avant) ! L‘arrivée d’une stagiaire et de quatre volontaires supplémentaires a aussi insufflé un peu de vie dans le bâtiment !

Bon finalement, en actions concrètes, on a travaillé sur un flyer à afficher dans les restaurants et écoles de plongée du centre ville. En allant présenter la station et le programme de conservation aux commerçants, nous espérons pouvoir attirer plus de visiteurs à la station, recueillir des donations et proposer plus de visites guidées payantes à travers l’île.

Par ailleurs, pour que l’organisation et l’accueil des volontaires soient un peu plus carrés, nous avons rédigé des documents de référence à mettre entre les mains de tout nouveau volontaire : tour type de la station avec des visiteurs, règles de vie dans la station, informations pratiques etc.

En actions moins concrètes, on a donné toute une liste de conseils et recommandations au coordinateur des volontaires mais honnêtement… si ça se fait… la marmotte met le chocolat dans le papier alu, Shank se fait moine et Laure retourne chez Accenture ^^

Malgré ces hauts, ces bas, le bilan est finalement plutôt positif : on a pris des initiatives, on a insufflé cet esprit aux autres volontaires et on a contribué (au moins dans une petite mesure) à faire avancer l’association ! Le voyage commence bieeeeeeeeeen ! 🙂

#puravidaenUtila #vidaloca #LAVIDA #theiguanizer

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