À la sortie des fantastiques paysages du Sud Lipez, l’arrivée dans une agglomération hautement touristique comme San Pedro de Atacama peut constituer un choc un peu rude. Formalités administratives interminables à la douane, prix prohibitifs, chaleur écrasante : malgré toutes les promesses du territoire chilien, notre premier sentiment est pour le moins mitigé.

Quatre copains et Titine

Mais très vite, on retrouve les potes Tim et Laura de Takatoukiter COMPLETEMENT PAR HASARD dans les rues, et on se fait rabattre tous les quatre par Jota, un volubile santiaguino qui nous accueille dans son hostel tout neuf à un prix défiant toute concurrence. Le lendemain, c’est Ahlem, une pote parisienne de Shank, qu’on retrouve pour un apéro mythique signé Jota : pain maison cuit en four de pierre, beurre salé, broyade de tomates aux épices et évidemment la petite bière qui va bien : POUM, comme par magie, les sourires reviennent ! Seul Shank a du mal à rehausser son moral, la nourriture bolivienne ayant semé un trouble complet dans ses intestins, ON VOUS FAIT PAS UN DESSIN !

Par contre, on peut carrément vous faire un dessin de notre superbe acquisition : la vrombissante Titine ! L’union faisant la force, notre glorieux quatuor avait jugé opportun de louer ce rutilant pick-up 4×2 au lieu d’aller moutonner avec les autres touristes dans des excursions organisées ! Et c’est ainsi que le torse bombé, la truffe au vent et le sourire jusqu’aux oreilles, nous explorâmes les environs de San Pedro de Atacama. 🙂

En Toyota dans les Lagunas

Et hop, un petit placement produit qui va bien, les sponsors seront contents ! Notre première destination donc, c’est l’enfilade de lagunes au sud-est de la ville, en direction de la frontière avec l’Argentine ! Une fois passés les villages de Toconao et Socaire, on arrive à un premier duo de lacs salés, Miscanti et son tout petit frère Miñiques. L’un comme l’autre déploient le bleu de leurs eaux à la rencontre des herbes jaunâtres qui recouvrent les collines environnantes. Et en plissant un peu les yeux, on peut apercevoir des vigognes et des oiseaux en bordure des lagunes !

En poussant un peu plus loin, on arrive à l’un des plus beaux sites de la région, la Laguna de Piedras Rojas. Malgré un niveau d’eau bien bas en cette saison estivale, l’eau renvoie une nouvelle fois une superbe couleur turquoise ! Jointe aux pierres rouges bordant la lagune et aux montagnes colorées du même type que celles admirées dans le Sud Lipez, elle forme un tableau parfaitement merveilleux ! Et surtout, quel bonheur de garer son véhicule au bord de la lagune au moment où tous les cars de touristes se remplissent pour décamper ! 🙂

Dernière candidate sur la liste, la Laguna Tuyacto, à quelques kilomètres seulement de la frontière argentine. Toujours turquoise, entourée de marais salants et peuplée de divers oiseaux (dont les désormais iconiques flamants roses), elle nous offre un ultime spectacle d’excellente facture ! Même la vue d’une couple d’abrutis ayant embourbé leur 4×4 dans le sel jusqu’au pare-brise ne parvient pas à gâcher notre plaisir, c’est dire…

Les autres lagunes du sud (Cejar, Tebinquinche et Chaxa) sont a priori du même acabit, mais se payent au prix fort ! Nous avons simplement pu entrer subrepticement (et donc gratuitement) à Chaxa pour admirer les flamants roses et les limicoles, mais parce que c’était le premier de l’an. Pas garanti que ça passe les 364 autres jours de l’année ! Voyageurs, soyez prévenus : à San Pedro la nature est à vendre et ne vous étonnez pas si dans quelques années ils essayaient de vous vendre le sable du désert ou le bleu du ciel !

Des geysers et du désert

Au programme des jours suivants, on a inscrit le champ de geysers El Tatio, à environ 2h au nord de la ville. Ordinairement, les tours partent de San Pedro très tôt le matin pour assister au lever de soleil sur les tours de vapeur. Nous qui sommes un peu plus feignants, on se lève un peu plus tard, mais de manière à arriver sur place à 8h30 tout de même ! Sur notre chemin, la lumière rasante du matin éclaire à merveille les roches rosées du canyon de Guatin, les marais de la Vega de Putana, ses oiseaux et ses alpagas, c’est bien beau !

Arrivés au champ de geyser, hormis une petite arnaque à la carte Vitale bien jouissive (ben oui quoi, ça ressemble vachement à une carte étudiante !), on est assez déçus du spectacle : quelques trous d’eau bouillante ceints par des gros murs et reliés entre eux par des chemins balisés, dégageant force vapeur certes, mais peinant grandement à justifier tout l’engouement qui entoure le lieu. Peut-être que c’est VRAIMENT plus beau au lever du soleil, mais bon, on a quand même un petit doute… En plus on avait oublié nos maillots de bain donc pas d’exhibition de tous nos corps d’athlètes et… pas d’immersion dans les sources d’eau chaude !

Heureusement, l’ultime jour nous voit explorer le haut de la Valle de la Luna, un désert rocailleux extrêmement hostile malgré sa jolie couleur orangée ! Celui-ci se parcourt plus largement en passant par la partie basse, mais encore une fois c’est payant, donc on fait l’impasse ! D’autant plus que la vue depuis les miradors du haut est excellente : on est parvenus à y faire quelques photos avant que le soleil ne nous réduise en petit tas de cendres fumantes…

Enfin, cette narration ne saurait être complète sans un petit mot sur les boires et déboires de notre petite équipe ! D’abord Jota qui nous prie gentiment de bien vouloir faire nos valises le jour du réveillon, GENRE LE 31 DECEMBRE, parce qu’il s’est un peu embrouillé dans ses réservations… En dehors du fait que c’est un véritable scandale, dans une ville comme San Pedro, ça risque de ne pas pardonner ! Heureusement, au bout de l’après-midi, on déniche un hostel où un dortoir de quatre à prix parfaitement abordable n’attend que nous. Et hop, c’est reparti comme en quarante ! Le réveillon de nouvel an sera donc célébré dans une veine toute byzantine avec nos copains dans notre modeste hostel ! 🙂 Et allez, faites péter non pas une, mais deux bouteilles de bière, votre guacamole maison et vos pâtes aux champignons et au lard ! Pfiou quelle explosion de saveurs, on est plus habitués à faire bombance de la sorte ! Après Noel, on peut donc cocher avec succès la case Nouvel An 🙂 Big up à Takatoukiter et au supermarché Vicente !

Informations pratiques

  • Dodo : Casa de Adobe, récemment ouvert, prix à négocier, nous on a eu 35 000 pesos pour 4 en chambre privée, sdb partagée, cuisine. Sinon, Vilacoyo, plus près du centre : 10 000 pesos par personne en dortoir de 4, sdb partagée, cuisine. Pas d’inquiétude, il s’agit des prix de haute saison et vous pourrez payer moins cher si vous ne venez pas à Atacama en pleines grandes vacances chiliennes !
  • Manger : empanadas à 1500 pesos dans les rues du centre ville, éventuellement gâteaux du café Bum Khaldi, sinon on a cuisiné tout le temps ! Apparemment les plats des Delicias de Carmen sont bons, copieux et pas trop chers (autour de 10 000 pesos).
  • Sorties : geysers El Tatio, entrée à 10 000 pesos. Les lagunas au sud de la ville sont payantes (jusqu’à 10 000 pesos !), tout comme le bas de la Valle de la Luna. Mais les miradors du haut sont gratuits, ainsi que Piedras Rojas et Tuyacto !
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