À peine remis de l’aventure Torres del Paine, une excellente nouvelle tombe : on a obtenu un siège sur le ferry pour Puerto Williams ! Si ça ne vous fait aucun effet, c’est que vous n’avez pas assez trainé devant les planisphères à l’école primaire ! Ou peut-être que vous, vous aviez des copains pour jouer au foot… BREF, Puerto Williams, au nord de la Isla Navarino, est situé à 50km d’Ushuaia, de l’autre côté du canal de Beagle, et est de facto la ville la plus australe du monde ! Quatre mois après Punta Gallinas, un continent entier aura été traversé : dans ces cas-là on aime bien dire BOOM SHAKALAKA !
En ferry vers le bout du monde…
C’est donc le 19 janvier à 18h que le Yagan quitte le port de Punta Arenas et entreprend la descente du détroit de Magellan avec nous à son bord ! La première soirée est déjà riche en observations : albatros, sternes et cormorans survolent notre bâtiment ou barbotent à la recherche de bonne pitance… Et dans l’eau on parvient même à apercevoir une otarie et quelques manchots qui pointent le bout de leur bec !
La traversée de Punta Arenas à Puerto Williams dure 30h et est opérée par la compagnie Transbordadora Austral Broom. Les départs ne se font que le jeudi à 18h et il y a deux types de sièges :
– semicama, 106 000 pesos, réservés aux locaux jusqu’à 24h avant le départ : inscrivez-vous sur la liste d’attente, vous devriez les avoir !
– cama, 145 000 pesos, disponibles à tout moment.
Tous les repas à bord sont inclus (1 petit-déjeuner, 1 déjeuner et 2 dîners), les boissons chaudes sont à volonté et il y a des toilettes et des douches. L’arrivée à Puerto Williams se fait entre 22h et minuit mais il est possible de passer la deuxième nuit gratuitement à bord du ferry.
Puerto Williams, on dirait le sud
Au petit matin, tout le monde se retrouve chez Cécilia, propriétaire truculente d’un petit hostel qui nous offre le petit déjeuner. Et qu’on ne parle surtout pas de chambres ou d’argent, d’abord on mange !
Ce faisant, on rencontre de bien curieux personnages : deux français qui ont passé un mois et demi tout seuls dans une cabane au bord du Lago Windhond, 20km au sud, là où il n’y a plus personne du tout, ou des marins qui vont aller se mesurer à la fougue du célèbre Cap Horn…
La journée est dédiée à la préparation du trek du lendemain, les Dientes de Navarino ! Mais aussi accessoirement à la visite de la petite ville, en compagnie de Pascale, la bergère allemande très amicale et très bien dressée de Cécilia.
Rues larges et majoritairement désertes, maisons trapues flanquées de hautes piles de bois, supérettes, habitants qui se connaissent tous… Le paisible village a décidément un je-ne-sais-quoi de bout de la terre.
Et enfin, profitant d’une belle journée sur la péninsule de l’aéroport, on part tous les trois avec Louis, Pascale et deux autres copains canins ramassés sur le chemin, observer les oiseaux sur la petite langue de terre. La marche d’une heure et demie représente une des plus belles absurdités géographiques du monde moderne (la péninsule est à environ 300m du centre ville à vol… d’oiseau !), mais les volatiles marins (hérons, huîtriers-pies, sternes, goélands) sont au rendez-vous !
Informations pratiques
- Dodo : Hostal El Padrino, face au débarcadère, 15 000 pesos par personne en dortoir, petit déjeuner gargantuesque de tartines et d’œufs inclus, cuisine.
- Manger : allez goûter les excellentes empanadas de centolla (crabe) à 1500 pesos chez la petite madame dans la maison verte au bord de la mer ! La chorillana de mariscos également (10 000 pesos), mais c’est moins bon, c’est plus pour la culture 🙂
En costard sur la Isla Magdalena
ELLIPSE TEMPORELLE !!!
Après cette abomination que furent les Dientes de Navarino (abomination qu’on vous raconte en détail ici !), on revient à Punta Arenas avec un caractère en acier trempé tout neuf, mais on prend quand même le temps de se reposer un peu dans l’hostel de l’adorable Marcela. Et dans le coin il y a une petite sortie nature bien sympatoche à faire : la visite de la Isla Magdalena, un des lieux de reproduction principaux des manchots de Magellan (Spheniscus magellanicus) !
Séchant au bord de l’eau, nageant dans l’eau, vautrés par terre ou dans leurs terriers, se dandinant ou s’ébrouant sur le chemin, impossible de les rater, même si on le faisait exprès !
En effet, l’île abrite également beaucoup de goélands et de labbes, deux espèces carnivores pouvant s’en prendre aux œufs ou aux oisillons.
Une sortie simple et sans danger donc, où on est sûr de voir de la bestiole ! Attention cependant à bien respecter les consignes, car globalement l’espèce est menacée et l’île est l’une de ses résidences de prédilection !
Informations pratiques
- Dodo : Hostal Backpackers 47, 10 000 pesos par personne en dortoir, sdb partagée, cuisine. Marcela est géniale, allez-y !
- Sorties : les tours vers la Isla Magdalena peuvent se réserver chez Transbordadora Austral Broom pour 40 000 pesos par personne. Selon la journée il y a un ou deux départs, à 10h et à 15h. Emmenez un déjeuner !
Bonjour,
Je suis vos aventures avec grand plaisir. Je revis certains moments de notre périple en Patagonie/Terre de Feu, avec l’envie d’y retourner. J’ai une question : pour revenir à Punta Arenas, vous avez pris le ferry en sens inverse ou vous avez trouvé une autre solution?
Bonjour Marie-Claude, merci beaucoup ça nous fait très plaisir !
Pour faire Puerto Williams – Punta Arenas, on a réussi à avoir des sièges dans l’avion avec la ligne DAP. Certaines réservations sont impayées et expirent au bout d’un certain temps, donc il est possible de les reprendre à la dernière minute ! Sinon il y a l’option speed boat pour aller à Ushuaïa : 120$ la 1/2h de bateau !
On espère que tu réussiras à y retourner du coup ! 🙂