Les genoux encore tout grinçants du canyon del Colca, mais toujours flanqués de nos deux complices Tim et Laura (allez les voir par ici !), on s’embarque dans un énième bus de nuit vers Cusco, la ville de l’empereur mégalo. Et non, n’insistez pas, on ne se reposera pas, on a pas le temps !

Cusco city, chill et franchouillades

Vers la fin de cette frénétique traversée du Pérou, on commence à traîner un peu les pattes. Tout le monde est un peu fatigué, ainsi le petit monsieur en pantalon de costard et au sourire niais mais commercial ne rencontre pas grande résistance au moment de nous rabattre vers son hostel de moyenne facture. Entre les excursions obligatoires dans la région, on ne prévoit pour ainsi dire de ne rien faire, et pour ça, il nous faut un QG !

C’est là qu’intervient le Buffet Francés, un petit restaurant français ayant ouvert dans le centre historique il y a peu. Pains aux raisins, pains au chocolat, quiches, tartelettes, pâté de foie de volaille et surtout RACLETTE – l’eldorado de tout voyageur au long cours : vous imaginez bien que nous avons [la fin de cette phrase a été censurée en raison de la violence graphique qu’elle contient]. Installés à notre table de quatre attitrée, ordinateurs et téléphones à la main, on blogue, on organise la suite, on discute, on rigole, on se pourlèche les babines, toujours accompagnés par Yves Jamait, Renaud et Zaz. Merci encore à Aude et Antoine pour cette parenthèse gourmande et bien trop brève !

Comme à Arequipa, on trouvera tout de même au milieu de cette décadence les ressources nécessaires pour aller faire un Free Tour de la ville. Et notre guide Elvis ne nous le fait pas regretter ! Il évoquera pêle-mêle et sans jamais se départir de son sourire gouailleur : fruits et légumes locaux, tremblements de terre, fœtus de lama, fortune des seigneurs incas, théorie scientifique de la crucifixion, poivrons farcis, cadeaux de Noel et pop corn géant… Un régal, tout simplement !

Informations pratiques

  • Dodo : Yuri’s House, 40 soles en chambre double, sdb privée et petit déjeuner (pas terrible) inclus. Un peu miteux mais pas mal situé et peut vous arranger des tours.
  • Manger : comme à Arequipa, grosse liste ! Les pizzas et gnocchi de Carpe Diem sont chères (environ 40 soles) mais sont parfaitement incroyables. Au Buffet Francés, tout ce qui n’est pas un meuble, un ustensile de cuisine ou un des tenanciers peut être consommé à outrance : compter 30 soles pour une raclette de fromages andins, 18 soles pour les formules sandwich-salade, 15 soles pour les planches, etc etc. Le Mercado San Pedro offre des déjeuners économiques (5 à 8 soles) et d’excellents jus de fruits (idem) : allez voir Carla aux dents d’or au poste 82 !
  • Sorties : Cusco Free Tour By Foot, gratuit, dure 2h30 et si vous tombez sur Elvis, c’est gagné !

En route vers la légende

Inutile de s’en cacher plus longtemps. L’attraction MAJEURE de la région de Cusco (voire du pays entier), la raison pour laquelle on croise des touristes asiatiques alors qu’ils étaient aux japonais absents depuis 7 mois, ce sont deux mots de quechua qui se traduisent par « vieille montagne » et que la planète entière prononce mal : Machu Picchu [ma-tchou pic-tchou].

Pour y aller, on CHOISIT (personne ne nous a forcés c’est important de le comprendre) de faire 7h de bus jusqu’à la Hidroelectrica puis de marcher 10km vers la petite ville d’Aguas Calientes, au lieu de prendre le train qui nous y amène en 1h30. C’était BEAUCOUP moins cher, voilà tout… Ladite route fait tout le tour de la célèbre montagne, et à défaut d’être jolie, a au moins le mérite d’être plate. Quant à Aguas Calientes, à défaut d’être jolie, la ville a au moins le mérite d’être chère. Non, cette ville n’a RIEN pour elle.

Le lendemain le clairon sonne à 4h ! Au pas de course, on rejoint le pont, puis on grimpe à grandes enjambées la montagne vers l’entrée du domaine. Loin d’être seuls sur cette autoroute, on arrive pourtant parmi les premiers ! Ce qui nous permet de prendre quelques photos du site majestueux non encore souillé par la présence de badauds par milliers, qui n’ont oublié leurs petits souliers ! Après un premier tour du site qui voit touristes et gros nuages gris s’engouffrer dans la montagne, Tim et Laura amorcent la redescente tandis que nous nous mettons en quête d’un guide.

En saison basse, les touristes sont chers et on se bat carrément pour nous, quel honneur ! Le tour avec Jacqueline sera extrêmement instructif : on visitera habitations seigneuriales, greniers, lits superposés d’époque et le fameux temple du condor ! L’occasion de remarquer que les murs incas sont exceptionnels de régularité, de la grande maçonnerie !

Les 10km de retour à pied et les 7h de bus sont un véritable calvaire, mais le lendemain, autour de la raclette du Buffet Francés, tout est oublié !

Informations pratiques

  • Dodo : Hostal Las Americas à Aguas Calientes, dortoir à 4 négocié à 15 soles par personne. Plus facile en saison basse !
  • Manger : tout se vaut dans la médiocrité et les prix, rien de spécial à conseiller, à part peut-être El Indio Feliz, un peu plus cher, où Laure avait été en 2012.
  • Sorties : ticket d’entrée à 128 soles à acheter à Cusco. (Attention les tarifs augmentent en 2017 !) Transport en bus Cusco-Hidroelectrica négocié 60 soles par personne à Cusco. N’inclut pas le déjeuner à la Hidroelectrica (10 soles).

De l’autre côté de l’arc-en-ciel

Dernière sortie autour de Cusco, l’extraordinaire Vinicunca, plus connue sous le nom de Rainbow Mountain ! Comme on ne s’était pas fait assez de mal jusqu’ici, on se lève à 3h30 et on roule jusqu’à Pitumarca, le dernier village avant l’attraction. Dès le début de la marche, la nature s’affiche à nous en mode full HD : ciel azur, pelouses, verdoyantes, montagnes ocres et rouges, lamas ponctuant l’ensemble, c’est beaucoup trop beau !

Mais il n’y a pas que le paysage qui nous coupe le sifflet : on a oublié de dire que le sentier commençait à près de 5000m d’altitude ! Autant dire qu’à la moindre montounette on se transforme tous en locomotives à vapeur ! Mais à l’arrivée, malgré l’affluence, on est grandement récompensés de nos efforts : la montagne colorée étale ses traînées de cuivre, de fer et de soufre sous le ciel cotonneux. Et dans la vallée voisine, idem !

Où qu’on regarde, c’est la folie, et les selfies pleuvent sur ce sommet battu par le vent !

Au retour de cette ultime merveille, on quitte à grands regrets les copains de Takatoukiter pour prendre la direction de la Bolivie, mais ce n’est que pour mieux les retrouver après ! 🙂

Informations pratiques
Tour à la journée à 90 soles par personne : inclut guide, transport, petit-déjeuner, déjeuner, premiers secours, oxygène et entrée du site à 10 soles.
Mais si vous avez le temps, passez la nuit à Pitumarca et partez tôt le matin, vous y serez avant tout le monde !
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