Les Galápagos, c’est le genre de destination qui fait tellement kiffer les gens que quel que soit l’angle d’où on les attaque, on ressort gagnant et on est persuadé d’avoir fait le bon choix. Croisière ou exploration solo, tout le monde est content ! Nous qui sommes allés des deux côtés de la force, on peut aussi vous parler de la deuxième option, le « island-hopping » !
Santa Cruz, le centre névralgique
On en a parlé en marge de la croisière : Santa Cruz, c’est là où tout le monde arrive, là où se réservent les bateaux, les tours, etc. On n’a pas fait exception à la règle et on a aussi débuté notre séjour là-bas !
Première chose à faire : aller déambuler dans le port pour s’assurer que la réputation des îles n’est pas usurpée. Bonne nouvelle : elle ne l’est pas ! Des otaries roupillent sur ou sous les bancs, des raies et des requins pointes noires nagent de ci de là et des iguanes se reposent sur le béton chaud. Dans l’après-midi qui nous sépare de l’arrivée de notre pote Guich, on va visiter la Charles Darwin Research Station, à l’est de la ville.
Sur le chemin de la station, un drôle de spectacle se joue tous les jours vers 16h, quand les pêcheurs reviennent découper et vendre leurs filets de poisson. Une douzaine de pélicans se dandinent sur le carrelage et se disputent les restes, tandis qu’une otarie obèse tente de grignoter les carcasses à même le plan de travail, que les hérons jouent les trouble-fête et que les frégates survolent et chipent les quelques abats n’ayant pas trouvé preneur…
À la station elle-même, pas grand chose à signaler, sinon un petit musée fort intéressant, et quelques enclos abritant des espèces rares, ce qui satisfait toutefois grandement Shank : tortues terrestres géantes et le fameux iguane terrestre de Santa Fé.
Non, pour s’occuper en attendant le copain, il nous faut quelque chose de plus stimulant, et surtout de plus cher ! On est là pour claquer du bif nom d’un chien ! C’est ainsi que ni une ni deux, on se réserve deux plongées à Gordon Rocks, un ensemble de rochers à l’est de Santa Cruz. L’endroit est réputé pour accueillir des bancs de requins marteau, et malgré une eau pour le moins frisquette, on n’est pas déçus ! Tortues, raies aigle, requins marteau, bancs de barracudas, chirurgiens, anges, on voit plein de choses malgré une visibilité plutôt moyenne !
Mais ce qui restera gravé dans les mémoires (surtout celle de Laure), c’est la petite session de snorkeling aux Islas Plazas entre les deux plongées. Des otaries partout, des bébés, tout le monde est chaud pour jouer, et à la fin on voit même un énorme requin des Galápagos !
A l’arrivée de notre Guich national, on s’offre une petite excursion sur la grande plage de Tortuga Bay, où les iguanes marins pullulent littéralement sur le sable et les pierres volcaniques ! Et c’est du gros iguane en plus, on voit qu’ils sont bien nourris ! 🙂
Le reste c’est le démarchage et la réservation de la croisière que vous connaissez ! Non ? Vous connaissez pas ? C’est juste ici !!
Informations pratiques
- Dodo : Hostal Miconia, 15$/personne avec cuisine. Mais c’était pas terrible… Sinon Los Amigos 25$ en chambre double, mais sans cuisine !
- Manger : le Rincon del Sabor dans la rue aux Kioskos fait de très bons déjeuners et dîners à 4$
- Plongée : Albatros Dive Center, 160$ les deux plongées à Gordon Rocks. Equipement de bonne qualité et bon professionnalisme. Un couple rencontré sur place a payé moins cher, mais ils ont eu de gros problèmes d’équipement en contrepartie. Prudence, donc !
Isabela, la nature tranquille
La plus grande île de l’archipel est également un coup de cœur de nombreux voyageurs, qui lui préfèrent son ambiance relax, loin de la gringo vibe de Santa Cruz. La croisière avortée nous ayant laissé 2 journées vacantes, nous avons pu passer au total 4 jours sur Isabela et ne pas du tout rester insensibles à son charme sauvage.
La première sortie sur l’île est parfaitement gratuite, parce que pour une fois, ça fait plaisir ! Tout près du port, une promenade en bois part sur la droite (dos au port) traverse la mangrove pour arriver à la petite lagune toute mignonne de Concha de Perla. Eau cristalline, palétuviers, cris d’otaries mâles s’échappant de la sylve, le cadre est parfait pour snorkeler, surtout en fin d’après-midi quand la marée est au plus haut ! Otaries, tortues, iguanes, étoiles de mer et les poissons usuels nous accompagnent dans ce havre de paix (qui soit dit en passant voit sa fréquentation augmenter à marée haute). Près du port, on peut même voir des pingouins. Enfin… Il paraît !
Pour le second acte, retour aux fondamentaux et à la cure minceur pour notre porte-feuille : on part en bateau explorer Los Tuneles, à l’ouest de Puerto Villamil. Le capitaine et notre guide nous autorisent à monter sur le toit et sur la proue du navire, et sur une mer calme, c’est un véritable régal !
Arrivés aux Tuneles, c’est l’extase en continu, les décors sont absolument fabuleux ! Les eaux turquoise sont limpides, les arches et passages de pierre impressionnants, et on voit des animaux (fous, tortues) qui nagent tranquillement dans l’azur paisible.
On se jette à l’eau avec plaisir, on nage dans les tunnels, on fait des photos et on se marre avec nos potes les pélicans !
Le snorkeling suivant, en eaux troubles et en décors de pierres tout aussi pittoresque, est infiniment plus riche en faune ! Une douzaine de tortues vertes, une flottille de raies aigle, des meutes de requins à pointes blanches massés dans des grottes, une paire d’hippocampes dans les algues, on se croirait dans un BBC Wildlife !
Nos deux dernières aventures se jouent à nouveau au pays de la gratuité, faudrait pas se prendre pour Crésus non plus ! Premier épisode au centre de conservation des tortues terrestres, à une grosse heure du centre de Puerto Villamil : le centre en lui-même vaut moins la peine que le chemin sur promenade en bois à travers marécages. On peut y repérer des flamants roses, des iguanes, des limicoles et des poissons ultra-rapides !
Deuxième épisode moins glorieux : la marche vers le Muro de Las Lagrimas (le Mur des Larmes), construit par les bagnards exilés sur l’île désertique entre 1946 et 1959. La marche depuis Puerto Villamil et longue et à travers un paysage complètement désolé, et quand on est un as de l’organisation, on s’arrange pour la faire entre 11h et 14h pour bien crever de chaud sous le soleil implacable ! Le mur lui-même n’est pas un joyau de l’architecture insulaire (ou autant que peut l’être un tas de roches volcaniques), mais au bout du chemin se trouvent une paire de miradors qui permettent de bien réaliser à quel point le climat d’Isabela est rude…
Et le dernier jour, alors qu’on attend le bateau et qu’on est donc sur le pont de partir sans avoir vu les pingouins, en voilà trois qui viennent chercher de la bonne pitance à proximité de la plage. Laure, qui entretemps s’est empressée d’aller récupérer son matériel, est extatique, les trois torpilles nagent tout autour d’elle dans 30cm d’eau, un bien beau cadeau d’adieu !
Informations pratiques
- Taxe d’entrée : 10$ par personne, sachant que c’était encore que 5 six mois auparavant !
- Dodo : Hostal Brisas del Mar, chambre privée, sdb privée et cuisine collective, négociée à 15$/personne, mais parce qu’on était 3 et qu’on restait 4 nuits.
- Manger : éloignez-vous de la place principale, où les repas sont chers (7$) et les portions chiches ! Sinon, amenez de la nourriture du continent et faites la cuisine ! A Puerto Ayora on paye des prix prohibitifs, du style 1$ pour un oignon !
- Boire un coup : happy hour de la Casa Rosada, sur la plage. Prix locaux mais c’est agréable !
- Sorties : journée à Los Tuneles, incluant transport, guide, déjeuner, serviettes, masque et tuba, négociée à 80$.
Pinzon en un flash
Au retour d’Isabela, nous avons sur notre planning la sortie d’une journée sur l’île de Pinzon prévue dans notre pack compensatoire. Le programme est simple : départ de Santa Cruz, arrêt sur l’îlot La Fe, et deux snorkelings dans les eaux de Pinzon.
Le premier arrêt sur La Fe est bref mais très sympa, l’île étant une des plus grandes colonies d’iguanes marins des Galápagos ! En cette saison des amours, d’énormes mâles sont disséminés par centaines sur les rochers, la couleur de leurs écailles variant allègrement du gris au vert sombre ou à la rouille pour séduire les femelles. Et en s’appliquant un peu on voit encore quelques fous et des frégates !
Pour le snorkeling à Pinzon, il faut se parer de sa plus belle couche de graisse brune, parce que l’eau est, en toute honnêteté, proche de zéro degré. Et vous savez qu’on aime bien exagérer, mais là c’est la stricte vérité ! Heureusement, l’eau est limpide et les tortues vertes broutant placidement les algues sont légion !
On repère en outre quelques énormes poissons perroquets, et au fond d’une crique peu profonde, un banc de vingt requins pointes blanches qui se reposent au soleil ! Après ça, on sort de l’eau fissa avant que les crocs acérés de l’hypothermie ne s’enfoncent dans notre chair raidie.
Et on passera le second snorkeling sur le pont du bateau à prendre le soleil pour essayer de retrouver une température corporelle acceptable. La séance de pêche qui vient clôturer la journée est pour le moins oubliable, car elle ne consiste qu’en un fil que notre guide laisse négligemment pendre du bateau pendant une demi-heure. Et on reviendra broucouilles, tiens donc…
Un tour sympatoche donc, mais un peu léger et qu’on ne saurait donc vous recommander. Plutôt que de dépenser 110$ dans une journée, tâchez plutôt de l’intégrer à une croisière ! 🙂