Dernière étape de notre traversée du Nicaragua, San Juan del Sur, à l’extrême sud-ouest du pays, et un spot renommé pour le surf et la fiesta. Il est donc tout naturel d’y voir fleurir hostels, bars, pizzerias, boulangeries, supérettes, écoles de surf, tours opérateurs et tout ce qui fait que le gringo pourra s’y sentir bien ! Vous l’aurez compris, l’ambiance diffère un peu des autres lieux touristiques du pays… D’ailleurs on nous avait à maintes reprises conseillé de ne pas y moisir trop longtemps, et d’aller bien vite se réfugier dans les plages alentour, plus tranquilles (Maderas, Popoyo, Gigante).
Sauf que nous, on commence à être de plus en plus d’humeur à moisir quelque part, notre intérêt pour le surf est désormais modéré (au mieux), et surtout l’infernale piste rocailleuse empruntée pour venir nous a passé l’envie de reprendre le moindre moyen de transport. Autant dire qu’à l’arrivée dans la ville, on fait une cible de choix pour le premier rabatteur venu. Et celui-ci prendra la forme de Mama Sara, une adorable bonne femme du coin sur un vélo rose, qui, à grands coups de « hijos » et de « mi casa es su casa », nous prendra dans ses filets. Et quels filets ! La chambre la plus lumineuse du voyage (pas moins de DEUX fenêtres donnant sur L’EXTERIEUR), une salle de bain privée toute propre, et un accueil ultra-chaleureux agrémenté de tortillas de queso et de jus frais orange-mamón!
Suite à cette arrivée en fanfare, on réalisera qu’effectivement San Juan en tant que tel a peu à offrir. C’est surtout un point d’où rayonner vers les nombreuses plages alentour, pour surfer et lézarder, ou vers la réserve La Flor, ou chaque année des milliers de tortues viennent pondre leurs œufs. On prendra cependant quelques heures pour monter au Jesus de la Misericordia, statue de 24m surplombant la ville façon Corcovado. La vue sur la baie de San Juan est absolument imprenable, et derrière les collines on aperçoit déjà les montagnes du Costa Rica. En revanche l’expédition vers La Flor n’aura malheureusement pas lieu, la faute à une phase lunaire défavorable et des probabilités trop faibles. Qu’à cela ne tienne, ce n’est que partie remise !
En ville, on profitera néanmoins de la gringoïsation du paysage pour manger asiatique, prendre des glaces, ou acheter à plusieurs reprises du bon pain et des parts de gâteau. Mais c’est chez Mama Sara qu’on sera encore le mieux, à se faire offrir morceaux de pastèque, assiettes de riz à la viande, limonades. Et à la fin du séjour, nous ferons la rencontre de trois barcelonaises de notre âge, extrêmement sympathiques, qui confirmeront nos progrès en espagnol et préfèreront appeler Shank José. Ben oui, c’est plus simple… Fortuitement, l’une des trois s’était érigée en disciple de Mama Sara et nous avait fait des tortillas de canela et des empanadas à la viande ! Une aubaine pour les français gourmands mais radins que nous sommes ! 😉
Et c’est ainsi qu’au terme de trois jours d’un statisme confortable (à part pour Laure qui s’est coupé l’orteil sur un morceau de fer, a frôlé la septicémie et versé des litres de sang : un vrai film d’horreur), on reprend la route Interaméricaine, légèrement empâtés mais satisfaits. Direction : le Costa Rica, pour une séquence qui s’annonce autrement plus sportive !
Et le iep ça va comment ?
C’est bon c’est cicatrisé ! Mais maintenant c’est le dos qui veut plus : on est coincés à Cahuita, à 50 km de Panama à cause d’un mauvais lumbago ! :s