Chill à Minca
Sérieusement éprouvés après le trek de la Ciudad Perdida, nos vêtements encore humides et nos jambes encore flageloantes, on n’a d’autre choix que de se programmer quelques jours de chill à Minca, un petit village perché dans les hauteurs de la Sierra Nevada !
La région est certes connue pour ses balades en forêt, ses cascades et ses milliers d’oiseaux, mais nous on en a surtout profité pour se poser au calme ! Et pour ça, le must du coin c’est la Casa Loma, un hostel cosmopolite, surplombant le village et offrant une vue imprenable sur Santa Marta et la côte. Dépourvus de wi-fi, on y dort tels des Robinson Crusoé dans des petites paillotes au milieu de la forêt, sous les moustiquaires, qui la nuit se convertissent en araignaires pour notre sécurité !
On a finalement partagé notre temps entre lecture sur les canapés et couchers de soleil depuis le mirador, le tout saupoudré d’une promenade au Pozo Azul (une rivière avec des piscines naturelles) et d’un excellent burger « en ville » ! Mais que les plus intrépides se rassurent, la nature autour de Minca a aussi bien des choses à offrir !
- Dodo : Hospedaje Villa Silvia (dans le village), 50 000 COP en chambre double, sdb privée, cuisine, mais guère funky ; Casa Loma (dans les hauteurs), 70 000 COP en cabaña privée, sdb partagée
- Manger : le Lazy Cat (dans le village) propose des super burgers en happy hour à 9000 COP et le Café Duni (juste au bas de la pente de la Casa Loma) des excellents gâteaux autour de 5000 COP
Plongée à Taganga
Après notre petit cocon de verdure à Minca, le village de Taganga nous offre un bien piteux spectacle. Niché dans une petite crique semi-circulaire, entouré par des montagnes ocre brûlées par le soleil, ce village de pêcheurs semble avoir été abandonné par ses habitants suite à la chute d’une bombe ! Les rues se réduisent à des tas de gravats, la majorité des maisons sont délabrées, et par endroits des centres de plongée plus ou moins rutilants ont poussé, élevant Taganga au rang de destination la moins chère d’Amérique du Sud pour le grand bleu. Les prix sont en effet imbattables et histoire de ne pas perdre la main, on se programme deux petites plongées avec Reef Shepherd via l’indépendant suisse Reto Müller.
Habitués à une certaine magnificence des fonds marins (aaah Utila *soupir*), on s’immerge avec des attentes plutôt modérées. Et malgré un corail en fort mauvais état et une visibilité assez médiocre (la faute aux récentes pluies sur la côte), on est très agréablement surpris par l’ichtyofaune, fort chamarrée et diversifiée ! En deux plongées, on a donc la chance d’apercevoir plusieurs murènes, des poissons-coffre, des poissons-lime, des perroquets, des anges… Bilan donc : plongées très satisfaisantes, même si le masque de Shank était beaucoup trop serré !
L’expérience aurait mérité d’être réitérée, mais enfin… En bons français, le seul véritable regret qu’on nourrira à jamais est de ne pas avoir pu manger chez les compatriotes d’A Deriva (le bistrot était fermé), que maints blogs nous avait chaudement recommandés ! Snif…
- Dodo : Hostel Tortuga, 30 000 COP par personne en dortoir, un peu négociable si c’est vide
- Manger : on y a pas été, mais le resto français A Deriva nous a été suffisamment recommandé pour qu’on fasse leur pub !
- Plonger : 150 000 COP pour deux plongées avec l’indépendant Reto Müller, qui travaille en partenariat avec Reef Shepherd
Enfer et paradis à Tayrona
On enchaîne donc avec le parc national de Tayrona, haut lieu touristique de la côte caraïbe, qui est elle-même déjà un haut lieu touristique du pays ! A une heure de bus de Santa Marta, le parc s’étale entre la route caraïbe et l’océan, sur une zone où la jungle de la Sierra Nevada de Santa Marta vient littéralement s’écraser dans les eaux turquoise après avoir trébuché sur les rochers titanesques qui jonchent le bord de mer.
Mais détrompez-vous, innocents et insouciants lecteurs, en réalité ce tableau paradisiaque a été le théâtre de longues et douloureuses pérégrinations. Explication en deux étapes :
- Dans le parc, il est évidemment hors de question de se sustenter sans y laisser un bras ! Il vaut donc mieux emmener au préalable toutes les vivres nécessaires à votre séjour, nourriture ET eau potable pour pouvoir se débrouiller au camping !
- Depuis l’entrée principale du parc (à Zaino), un van peut vous épargner les 5 premiers km, mais ensuite il faut marcher 45 minutes jusqu’à Arrecifes, où se situent les premières grosses plages et surtout les premiers campings.
Au sortir du van, en bons néophytes légèrement oublieux que nous sommes, on se lance tout frétillants à l’assaut de ce sympathique sentier ombragé avec respectivement 20 et 30kg sur le dos. Mais après les premiers caillebotis, qui sont totalement inoffensifs, des escaliers ! Et des rochers! Et des pentes ascendantes ! Puis descendantes !
Et quand enfin on a un peu de plat à se mettre sous la semelle, c’est pour marcher dans le sable en plein cagnard ! Et c’est donc au terme de ce supplice long d’une heure que l’on pose nos sacs et notre mangeaille au camping Don Pedro… Pour s’apercevoir que la cuisine ne consiste en fait que de deux grilles de barbecue posées sur un âtre et d’une pile de casseroles datant (au mieux) du Jurassique !
Et pour couronner le tout, dans l’heure qui suit notre arrivée, les nuages gris recouvrent le parc et la pluie ne tarde pas à tomber. Merveilleux…
Heureusement, le grand soleil régnera sur le deuxième jour, ce qui nous permettra de randonner jusqu’à Cabo San Juan, la plage la plus courue du parc (et donc pleine comme un œuf à deux jaunes), puis aux suivantes, délicieusement vides de monde.
Lecture et bronzette intensives nous permettront de nous remettre de nos émotions de la veille et d’une nuit assez médiocre en hamac. Et sur le chemin du retour vers Arrecifes, voilà-t’y pas qu’on croise les collègues de Whatside venus visiter également le parc ! Une belle rencontre : on discutaille, on échange nos expériences de voyage, on disserte sur la vie de nomade, et surtout on se donne rendez-vous au Chili dans quelques mois !
Mais la trève ne sera que de courte durée ! Ayant décidé de ne pas renouveler l’expérience hamac, en dépit de tout bon sens et surtout des nombreuses douleurs qu’elle va nous infliger, nous reprenons la route dès le deuxième jour (nos vivres toujours sur le dos puisqu’on ne les a pas cuisinées!) pour sortir du parc et gagner Palomino par la route de l’ouest, dernière étape avant le désert de la Guajira !
- Dodo : Camping Don Pedro, 13 000 COP la nuit en hamac avec une cuisine pré-colombienne
- Manger : on a fait la cuisine mais le camping sert des plats autour de 15 000 COP ! Et le boulanger fait parfois une tournée des campings avec ses bons pains à 4000 COP
- Sorties : l’entrée du parc est à 42 000 COP (gloups), et le van qui couvre les premiers km est à 3000 COP