Pour faire court, aller de Tortuguero à Cahuita, même tout auréolés des dizaines de bestioles qu’on a vues, c’est chiant. Un bateau et quatre bus plus tard (via La Pavona, Cariari, Guapiles et Puerto Limon), on arrive à Cahuita en début d’après-midi, sous le soleil !
Sur les conseils avisés des collègues Foodumonde, on va se caler directement à Cabanas Cahuita, un charmant hôtel repris il y a à peine plus d’un mois par Christophe et sa fille Marion, séduits par le côté nature de ce petit village caraïbe de moins de 1000 habitants. Chambre agréable, piscine, propriétaires sympathiques, l’endroit a tout pour plaire, et heureusement parce que contre toute attente, on va y rester un moment ! *spoiler*
La première demi-journée est tranquillement consacrée à la reconnaissance des lieux : le paisible centre ville, ses rastas hispanophones à barbe blanche, ses nombreux touristes français, et la Playa Negra, le point de rendez-vous des surfeurs des environs. Mais le lendemain, alors qu’on se prépare doucettement pour aller visiter le Parque Nacional Cahuita, c’est le drame. Sur un mouvement apparemment anodin, Laure se déclenche un lumbago foudroyant !
Mais enfin, on est en voyage quand même nom d’un chien ! Un mal de dos c’est pas la fin des haricots rouges, on dormira quand on sera morts, yolo et compagnie ! Et puis ce parc, c’est le moins cher du pays : côté Cahuita, on rentre sur donation libre ! Au final, Laure brave la douleur et on se met quand même en route pour une marche de 4h sur le joli sentier sableux qui longe la plage sur environ 6 km avant de repiquer vers la route. Et on est bien vite récompensés de notre ténacité : une large famille de singes hurleurs qui saute d’arbre en arbre, un troupeau d’urubus noirs, des criquets géants noirs et rouges, une meute de capucins légèrement flippants, des agoutis roux traversant le sentier à toutes pattes, un énorme iguane lézardant sur la roche, des petits écureuils gris tous mignons et des dizaines d’énormes araignées banane !
Le sentier longe les Puntas Cahuita et Puerto Vargas sous les arbres et les palmiers, croisant de petits ruisseaux alimentant un vaste réseau de mangroves, puis mène à un cordon de plages découvertes, que les urubus et les oiseaux marins (mouettes, frégates) surveillent depuis les airs. Puis l’on parvient au bâtiment de l’administration du parc, et les deux derniers kilomètres du sentier ne valent pas la peine qu’on s’y attarde plus que ça : une piste de graviers sur laquelle circulent de temps en temps quelques 4×4, et où les animaux se font plus discrets… Le retour à Cahuita se fait par la route : en bus, ou en stop si vous avez de la chance comme nous ! Cela dit, il semblerait que la majorité des visiteurs n’aille pas jusqu’au bout et rebrousse chemin après 5 km…
On rentre donc à Cahuita avec plein de photos dans notre escarcelle, mais aussi avec un dos en miettes ! Et il faudra quasiment une semaine entière pour qu’il soit de nouveau (à peu près) en état de marche ! Mais c’est l’occasion rêvée pour prendre un peu de repos, lire, profiter de la piscine, observer les paresseux qui se promènent dans le jardin, retourner sur les plages du Parque Nacional regarder les ratons-laveurs, et surtout renouer avec la France l’espace de quelques jours. Jour après jour, on écume le Cafe y Delicias, cette boulangerie française qui nous fait tant de bien, on se prépare des brunchs comme à la belle époque, on prend l’apéro et on discute avec Christophe, Marion et leurs invités (une majorité de français).
En fin de convalescence, on squattera même la voiture de Julia et Solenne, deux jeunes parisiennes super cool qui nous emmèneront lézarder à la plage de Cocles et visiter un peu Puerto Viejo, le repaire touristique du sud-est !
Voilà comment on passera finalement deux semaines au Costa Rica au lieu d’une ! Comme quoi dans la vie, les Caraïbes vous rattrapent toujours, ça sert à rien d’être pressé ! 🙂
Ouais enfin un lumbago de 3 jours ou tu sautes pour la photo juste derrière, c’est plus un lumbaghini #vroumvroum