Les yeux encore plein des mille couleurs de Carthagène des Indes, on prend le bus direction Santa Marta pour retrouver nos amis et jouer aux Indiana Jones le temps du trek de l’énigmatique Ciudad Perdida ! Enfin… « Citée Perdue »… C’est y aller un peu fort de café ! Les communautés indigènes du coin, pour lesquelles le site nommé Teyuna est sacré, n’ont jamais cessé de venir s’y recueillir. Elle a simplement été oubliée par le reste du monde au moment de la conquête espagnole, puis redécouverte fortuitement dans les années 70 par des pilleurs de tombe ! Ah les salauds !
Bref, pour s’attaquer à cette merveille celée dans la forêt vierge, on est passé par l’agence WIWA TOURS, entièrement gérée par la communauté indigène Wiwa et *SPOILER ALERT* on n’a pas été déçus ! 🙂
Santa Marta (la plus ancienne ville de Colombie et c’est tout ce qu’il est intéressant d’en dire) est un peu LE camp de base pour les départs de ce trek. C’est donc là que nous avons retrouvé nos potes dans la joie, les french embrassades et les plus merveilleux cadeaux made in notre douce France : un sauciflard et de la terrine de chevreuil menthe poivrée ! Inutile de vous dire que l’émotion était à son comble !
Le lendemain matin, c’est fringants comme des poneys que nous nous sommes retrouvés pour nous lancer dans cette grande épopée ! Deux guides Wiwa nous accompagnent dans cette aventure : José Luis, un « fils de chef » un brin autoritaire mais adorable, et Rafael, mieux connu sous le nom de Quenquemaco dans son village, un jeune survivant de 18 ans, frappé par la foudre il y a un an. Suite à un micmac imbrogliatique, on atterrit dans un maxi groupe de… 19 personnes, ce qui, on ne vous le cache pas, n’a pas facilité notre traversée ! Au menu : des anglais toujours en retard et aussi flegmatiques que le laisse entendre leur nationalité, des italiens ultra-sportifs, un couple de hollandais, un colombien, une danoise, une espagnole ET un groupe de cinq fantastiques français : nous !
Comment vous décrire ce trek de 4 jours ? Entre soleil cuisant et pluies diluviennes, fous rires et agacements, ruisseaux mignons et rivière déchaînée, vêtements mouillés et chaussures trempées, cité mystérieuse et chaman sibyllin, on a adoré ! Faire ce trek en plein cœur de la saison des pluies aura décidément été une expérience… exaltante !
On a marché des heures durant sous les cordes et la pisse de vache, on a glissé dans les montées abruptes et boueuses, on a remis chaque jour les mêmes vêtements trempés et puants parce que quoi qu’on fasse ils ne séchaient JAMAIS, on a traversé une rivière devenue tellement impétueuse qu’on a d’abord cru à une plaisanterie de nos guides, avant de braver les flots et de se faire mouiller jusqu’à la taille (du moins pour Laure…), on a subi les attaques continuelles et dévastatrices de milliards de moustiques mutants increvables, et pour finir on a laissé moisir nos pieds dans des chaussures transformées en marécages miniatures !
MAIS on s’est aussi noyé dans le vert à perte de vue, on a profité des cascades, de la végétation luxuriante, des cours d’eau et des copains ! On a mangé des repas délicieux et gargantuesques, on a gagné au UNO, on a marché sur des ponts suspendus, on a re-gagné au UNO, on s’est baigné dans des piscines naturelles et on a re-re-gagné au UNO ! Enfin, au (quasi) bout de l’effort, on a vu le soleil illuminer la cité perdue, on a rencontré le chaman et on s’est immergé dans la culture Wiwa ! Nos guides nous ont énormément appris sur leurs coutumes, leur spiritualité et leur façon de vivre. Pour tout vous dire, on était les petits chouchous de José-Luis, qui a surnommé Shank « el chico gordo » (le garçon grassouillet) et a détecté chez Laure une « très bonne énergie » !
Pour la route, on vous fait cadeau de cette petite anecdote : à 15-16 ans les jeunes hommes Wiwa sont mariés pour une courte période à des femmes plus âgées qui les initient… à la vie ! Rien que ça ! On en voit qui rigolent dans le fond… Vie maritale certes, mais également spirituelle. En gros, elles les font grandir et gagner en maturité ! A bon entendeur…
Bon allez, pour terminer, ET C’EST QUAND MEME LE PRINCIPAL, on n’a pas utilisé les 40 rouleaux de PQ ramenés en cas d’accident et ça… c’est notre plus belle victoire à tous, la victoire de l’homme occidental sur l’eau filtrée jaune, la viande mal conservée, et sur ses propres intestins ! 🙂
Trek Ciudad Perdida : tour de 4 jours – 3 nuits, réservé par l’agence Wiwa Tours, incluant l’AR vers le village de Machete, départ du trek, les repas et les nuits en dortoir dans les campements
BONJOUR A VOUS , une question : combien vous a couté le tour pour la cuidad perdida ? savoir si cela est aussi cher , que cano cristalles ou un peu moins ….merci pour votre reponse . Ps : super blog
Hello les voyageurs, je découvre votre blog au hasard des recommandations Instagram qui ont eu bon flair 😉 Mention spéciale pour les « attaques continuelles et dévastatrices de milliards de moustiques mutants increvables » ah ceux-là, on s’en passerait !! et quand c’est pas les moustiques mutants, ce sont les mouches de sable en Nouvelle-Zélande qui nous bouffait cru à peine la tête sortie du van quand on repérait un « joli petit coin pour le pic nic » mais en fait c’était nous le casse croûte… Bref j’adore votre plume et vos photos, l’Amérique du Sud est notre prochain grand rêve alors on va voyager déjà avec vous… Bonne route éclatez-vous !
Salut Camille, et merci beaucoup surtout, ça fait hyper plaisir !
On comprend votre douleur, au Honduras les sandflies nous ont mis tarif aussi, on en porte encore les douloureuses stigmates ! On va tâcher de raconter au mieux nos futures aventures, de mettre des infos pratiques, et si vous avez des questions, faudra surtout pas hésiter ! 😉 Vous savez déjà quand vous voulez partir ?
A bientôt sur les routes !
Laure & Shank
Salut!
Effectivement ce treck est … humide 😉
Petite question pour la route: siesct que l’objet en bois avec le bâton qu’ils frottent, rentrent dans le support et qui mettent à la bouche? Comme sur la photo en bas de l’article?
Bonne continuation à vous deux!
C’est exactement ça! En fait cet objet, le « poporo » est le symbole de leur communauté. Il leur est remis par le chaman au moment du passage à l’age adulte.
Dans le trou il y a de la poudre de coquillage qu’ils mélangent à du « jus de coca et de salive », et à partir de cette mixture ils « sculptent » une forme concentrique autour du manche ! De ce qu’ils nous ont dit, c’est aussi leur « journal intime » dans lequel ils consignent leurs pensées !
Et puis bon, ils nous en ont pas trop parlé, mais l’objet ressemble un peu trop à un phallus pour être parfaitement innocent ! 😉
Super pour l’explication! Merci, on en avait vu au parc Tayrona et à Palomino, cela nous intriguait 😉
Bonne route à vous deux, on vous suit par procuration maintenant, à notre tour!