C’est ici, dans cette cité bigarrée aux nombreuses influences et à l’histoire intensément riche que débute le deuxième chapitre de ce grand voyage, le plat de résistance de notre tour du monde : l’Amérique du sud !
Deuxième ville la plus ancienne du pays, fondée en 1533, Carthagène des Indes possède une histoire en montagnes russes : tour à tour florissante, détruite par les flammes, prospère, pillée par Francis Drake, fortifiée, influente, elle déclara son indépendance le 11 novembre 1811, fut assiégée par les espagnols, puis sauvée par Bolívar dix ans plus tard, lequel la surnomma « l’Héroïque », sobriquet qu’elle porte encore aujourd’hui.
Le centre historique
Au sein des Murallas (fortifications entourant la ville), par-delà la Puerta del Reloj (porte de l’horloge), on trouve le centre historique, composé des quartiers du Centro et de San Diego. C’est là, dans des ruelles étroites et colorées, que s’étale le patrimoine historique de Carthagène, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO : architecture coloniale, églises surplombant des pittoresques places, balcons débordants de bougainvillées et artisans recouvrant le trottoirs de leurs étals.
Pour découvrir ce dense maillage de couleurs, rien de mieux selon notre expérience que de suivre un Free Tour à travers la ville. Nous autres avons en plus eu la chance de tomber sur Edgar, vivant, drôle, taquin, historien-géographe et éperdument épris de sa ville. A coups de quiz, d’anecdotes, de cocadas (sucreries typiques de la ville) et de porte-clef ou cartes postales à gagner, il nous transmet deux heures durant son savoir et son amour de Carthagène. À faire absolument !
Et pour toujours plus de couleurs, arrêtez-vous auprès des palenqueras, ces descendantes d’esclaves africains habillées aux couleurs du pays, qui vendent des salades de fruits et des photos aux teintes locales. Et une fois le soir venu, allez admirer le soleil plongeant dans la mer depuis les remparts de la ville !
Getsemani, entre hostels et graffitis
À l’est du centre historique, toujours dans l’enceinte de la vieille ville, cerclée par les Murallas, se trouve le fourmillant quartier de Getsemani. Esthétiquement moins gâté que son voisin, il abrite néanmoins une foule d’hôtels, de bars et de restaurants, et c’est donc tout naturellement que les jeunes touristes de tout poil y convergent.
Dans les rues tout autour de la place, quel n’est pas notre plaisir de déambuler au milieu de dizaines d’oeuvres de street art chamarrées et de statues de fer. On se croirait revenus à l’époque de nos promenades parisiennes, surtout qu’en deux endroits, on retrouve des dessins de Jace, artiste réunionnais maintes fois croisé dans la capitale française ! Saupoudrez tout ça d’une glace au dulce de leche, et vous comprendrez qu’on a adoré ce quartier ! 🙂
La Playa Blanca et les Islas del Rosario
Premier gros fourvoiement de notre part en Colombie, l’excursion organisée vers ces îles au sud-ouest de Carthagène. Mais on va en parler objectivement quand même, ça nous aidera peut-être à trouver la paix de l’âme !
Tout commence donc vers 9h du matin au port, où des centaines de touristes (locaux et étrangers) dégoulinants de sueur et de crème solaire attendent sous le soleil déjà haut de pouvoir s’entasser dans des barques de 40 personnes, dont l’équipage n’a qu’une chose en tête : vous délester de ce que vous n’avez pas déjà dépensé en tour opérateur et en taxe portuaire. Oui ben non, évidemment qu’on n’allait pas être objectifs, ÇA FAIT TOUJOURS MAL VOUS COMPRENEZ ?!
Bref, après une grosse demi-heure en tape-cul (appelons un chat un chat), on arrive à la Playa Blanca, sur l’île de Baru. Très vite, les carnassiers se pressent autour du bateau pour nous vendre de la bière ou de l’eau. Entre les cris et les regards injectés de sang de ces prédateurs, on distingue la plage. À première vue, un magnifique cordon de sable blanc, baigné par une eau d’un turquoise tout droit sorti de Photoshop, très bien !
Mais à première vue toujours, une ligne ininterrompue de parasols et de transats, à louer évidemment, on va pas quand même vous laisser vous mettre le train dans le sable gratuitement !
Mais on ne se laisse pas abattre : juste après ce premier stop, on va faire du snorkeling dans le parc marin de Rosario ! Sauf que là encore, stupeur : contrairement à ce qui était annoncé, le parc est privé et l’heure de snorkeling coûte 30 000 pesos par personne ! Ayant notre matériel et surtout peu d’argent, on parvient à faire baisser la note, mais tout ceci reste bien douloureux… D’autant plus que le récif est en état de mort clinique : plus un seul corail ne tient debout, et la faune est bien pauvre, en dehors de quelques bancs de jeunes perroquets, d’une murène et d’une poignée de poissons-lime.
Une bien décevante journée au final, qu’on n’a sans doute pas besoin de décrire plus longuement. Et pour la paix de l’âme, on repassera. Dire qu’on n’a pas aimé c’est euphémiser, n’y allez pas…
Conclusion
Carthagène c’est trop bien, en dehors de quelques mésaventures 😉
En encore, on est loin d’avoir tout fait : il faudrait aussi aller visiter le fort de San Felipe, lézarder sur les plages de La Boquilla, ou prendre un bain de boue dans le volcan El Totumo !
- Dodo : Casa Viena, 50 000 COP en chambre double, sdb partagée
- Manger : Bohemiano, almuerzo copieux et très bon à 9000 COP ; I Balconi, vous pouvez casser la tirelire pour leurs excellentes pizzas à 30 000 COP ; à plus petit budget, le patacon con todo de la Plaza de la Trinidad à 10 000 COP
- Sorties : tour à la journée dans les îles Rosario à 50 000 COP par personne, plus 10 000 COP de taxe portuaire, plus 20 000 COP pour faire de snorkeling, mais s’il vous plaît, n’y allez pas..
Superbes photos colorées ! Continuez à ns faire rêver surtout qu’ici tout le monde a repris le chemin du boulot !Bizzz G et fno