Des animaux partout, certains n’existant nulle part ailleurs, des décors uniques, à couper le souffle, l’impression d’être loin de tout… Les Galápagos font partie de ces destinations fantastiques qu’on inscrit sur sa bucket list sans savoir si on aura un jour l’occasion d’y aller. Nous, on a eu cette chance incroyable, et fatalement s’est posée la question : comment en profiter au maximum ? Croisière ou island-hopping en solo ? Dans le doute, on a fait les deux 🙂 Dans ce premier article, zoom sur la croisière !

Arrivée à Santa Cruz

9 novembre, midi, le rêve d’une vie se concrétise : nous posons le pied sur le sol désertique de la Isla Baltra, aux Galápagos ! Excités comme des puces et brûlant d’en découdre, on va prendre nos quartiers à Puerto Ayora, sur l’île de Santa Cruz. 24h plus tard, nous sommes rejoints par notre ami Guich, qui à notre grande surprise et pour notre plus grand plaisir passera les deux semaines dans les îles avec nous ! Et la priorité numéro un du trio, c’est de débusquer une croisière de 6 ou 7 jours à bon prix en last minute !

Contre toute attente, on se voit proposer rapidement deux bonnes offres à prix équivalents : l’une de 6 jours autour d’Isabela en First Class (comme des rois c’est tellement tentant !) et l’autre de 7 jours dans les îles du sud, de l’est et autour de Santa Cruz, en Tourist Superior (la classe juste en-dessous). Voulant privilégier pour la croisière les îles où on n’irait pas en island-hopping, on choisit la deuxième option. Adieu le grand luxe, mais en principe, on devrait quand même être comme des œufs en gelée dans une classe inférieure ! Et après quasi 6 mois de voyage, c’est tout ce qui compte ! 🙂

Jours 1-2 : Santa Fé et Floreana, baptêmes en eaux fraîches

Sur le bateau, nous avons le bonheur de constater que notre équipe ne compte quasiment pas de « seniors » : David et sa mère Gretchen de la Nouvelle-Orléans, Tom d’Australie, Peter d’Autriche (le colocataire de Guich pour 8 jours), Jessica d’Allemagne, Jessica et Travis d’Australie, et une famille de 4 suédois. Après quasiment 3h d’une traversée mouvementée, qui ne nous souhaite pas franchement la bienvenue en mer, on arrive en fin d’après-midi dans un lagon de l’île de Santa Fé, au sud de Santa Cruz. Le premier snorkeling est assez douloureux : malgré nos combinaisons, l’eau est très froide (température ressentie estimée à -20 pour Laure et -7000 pour Shank) et même un peu trouble. Heureusement, les bestioles sont au rendez-vous : otaries, tortues, raies aigle et pastenagues nous accompagnent dans cette première sortie ! Mais ce n’est qu’un amuse-bouche ! *spoiler alert*

Après un cocktail de bienvenue, un excellent dîner et une nuit entière de navigation, nous arrivons le lendemain matin à Floreana, la plus modeste des 4 îles habitées avec seulement 150 habitants. Sur la plage verte foncée de cristaux d’olivine, plusieurs otaries somnolent, indifférentes à la présence des groupes de touristes. Lors de la visite des salines (malheureusement vierges de flamants roses), nous constatons avec surprise que le paysage est aussi désolé que sur Baltra ou Santa Cruz. Faut croire qu’on avait pas bien potassé avant de venir !

Heureusement, on prend bien vite la direction des eaux de l’Islote Champion, qui sont beaucoup moins désolées ! Toujours très froides, mais regorgeant de poissons (bancs de chirurgiens, balistes et anges) et surtout d’otaries ! Dans la petite baie, Laure est aux anges ! La caméra à la main, elle tournoie et batifole dans l’eau en compagnie des animaux qui font force bulles !

Tout le groupe s’en donne à cœur joie malgré le froid : otaries mâles, femelles et juvéniles nagent tout curieux autour de ces drôles de mammifères sans poils, pas étonnant qu’ils claquent des dents !

Dans l’après-midi, on retourne sur la face nord de Floreana, à Post Office Bay. Le courrier des pirates a été remplacé aujourd’hui par celui des touristes, qui laissent des messages pour leurs proches dans l’espoir que des compatriotes viennent un jour jouer les facteurs des mers. Shank y trouve par exemple quelques lettres à rapatrier chez des connaissances à Strasbourg !

Après une visite rapide dans une vaste chambre magmatique devenue grotte, on s’immerge à nouveau à la recherche des tortues vertes ! Elles sont bien au rendez-vous dans les eaux troubles de l’île, et Laure aperçoit même un requin des Galápagos ! Un match de football entre équipage et touristes (où Guich fait étalage de tout son talent) vient clore cette belle journée, avant que notre esquif ne brave à nouveau les flots !

Jour 3 : San Cristobal et Isla Lobos, des otaries à gogo

Dix heures de bateau nous permettent de rallier Puerto Baquerizo Moreno, la ville principale de San Cristobal et capitale administrative des Galápagos. Le musée historique et scientifique de l’île n’est pas mal mais ne nous transcende pas outre mesure. Ce qui est bien plus intéressant, c’est de gravir (faut le dire vite) Tijeretas Hill, la colline aux frégates. Les majestueux oiseaux volent autour de nous, ou bien se reposent sur leurs nids dans les arbres dénudés. Et au bas de la colline, on peut distinguer des otaries et des iguanes qui nagent dans les eaux turquoise.

Eaux qui sont d’ailleurs un peu trop agitées au goût de notre guide, qui nous renvoie sur la plage de Punta Carola. Et là, deuxième coup de foudre pour Laure, qui passera bien une heure en tête à tête avec trois otarions ! Ou otarieaux, on ne sait pas trop… Le snorkeling en eaux troubles (et toujours froides) ne livre que quelques tortues. Eh oui, nos standards se sont déjà beaucoup trop élevés ! 🙂

Durant la pause déjeuner, on navigue tranquillement vers la Isla Lobos, un petit îlot non loin de San Cristobal. Une fois le pied à terre, on a l’impression d’être dans un zoo ! Des fous à pieds bleus avec leurs petits, des couples qui paradent, des dizaines de frégates dans leur nids, certains mâles exhibant fièrement leur poche rouge, des iguanes se reposant sur les rochers, et une large colonie d’otaries se prélassant à l’ombre des arbres… L’île porte  décidément bien son nom ! Le deuxième snorkeling de la journée est à peine plus riche que le premier, mais a au moins le mérite de nous faire travailler le cardio en palmant à contre-courant !

En soirée, l’équipage nous laisse nous dégourdir les jambes pendant une heure dans la capitale. L’occasion de faire une promenade sur le malecon (front de mer), de prendre une bière avec Guich et Peter pendant que Laure rencontre la définition du paradis sur terre : les plages publiques de la ville, littéralement recouvertes d’otaries de tous âges ! Parfait, on avait justement pas assez de photos de ces placides mammifères !

Le lendemain, la moitié des passagers nous quitte : le dernier dîner à bord a donc des allures de fête. Gretchen régale du vin chilien, Tom de la vodka, on discute, on rigole et on chante La Bamba malgré l’air consterné de notre équipage !

Jours 4-5 : Bartolomé et North Seymour, entre paysages grandioses et bouleversements

Le premier snorkeling de la journée s’effectue aux aurores dans le canal d’Itabaca, entre les îles de Baltra et Santa Cruz. Raies, tortues, poissons en tous genres sont de la partie, y compris plusieurs requins à pointes blanches qui se reposent dans une crique ! Après le petit déjeuner, la dernière aventure de la glorieuse équipe a pour théâtre le ranch d’El Chato, où gambadent les tortues terrestres géantes !

Les adieux sont évidemment déchirants, et surtout ils marquent la fin d’une croisière sans tache. Mais ça, nous ne l’apprendrons que plus tard… Nous accueillons à bord un trio d’allemands et un quatuor de québécois, tous beaucoup plus âgés que ce à quoi on avait été habitués ! 🙂 Et qui au passage nous oblige à changer de chambre pour aller dormir dans le flotteur, mais ce n’est rien par rapport à ce qui nous attend !

On navigue une bonne partie de l’après-midi avant d’arriver au large de l’îlot de North Seymour, où nous nous immergeons une fois de plus. Les eaux sont agitées, mais assez claires, et, en dehors du fait que les nouveaux arrivants rechignent à aller à l’eau, la session est marquée par  la vue d’un large banc de chirurgiens à la surface et de 5 jeunes raies manta !

Le soir venu et après un nouveau cocktail de bienvenue (qu’on aurait tort de refuser, vous pensez bien), nous prenons nos quartiers dans notre flotteur sans nous douter que nous nous réveillerions dans le chaos ! *effet dramatique*

Le lendemain au réveil, Guich nous annonce que la gérante de l’entreprise est venue la veille à 22h pour changer les allemands de bateau, spécifier aux québécois qu’ils prendraient le même chemin le jour suivant, et nous annoncer que nous allions récupérer 7 plongeurs allemands ! Nom d’une otarie, quel capharnaüm !!

Le programme de la journée sera donc plutôt léger : nous ne visiterons que l’île de Bartolomé avant de retourner à Santa Cruz chercher le groupe de plongeurs. Heureusement, les paysages volcaniques de l’île sont superbes, et le snorkeling, s’il est proprement glacial et donc bref, nous permet d’apercevoir notre premier pingouin !

Sur le chemin du retour, nous bravons à nouveau les eau agitées de North Seymour pour mettre pied à terre. Nous sommes gratifiés du spectacle rare d’iguanes se nourrissant de raquettes d’Opuntia, ou déambulant tranquillement sur le sol rocailleux.

Frégates, fous et otaries sont répondent à nouveau à l’appel, mais nous retiendrons de cette promenade les superbes décors de l’île !

Sous la lumière rasante du crépuscule, les grandes vagues s’éclairent pour venir fouetter la côte et ses marais de plantes rouges !

En soirée, la gérante fait son retour sur le bateau pour discuter la situation avec les différents groupes, puisque nous sommes maintenant trop nombreux sur le bateau ! (Peter et les suédois poursuivaient l’aventure avec nous). À la suite d’âpres négociations avec elle, nous obtenons compensation et bouclons la croisière en eau de boudin, en retournant à terre à 23h au bout de 5 jours seulement. Mais qu’à cela ne tienne, l’expérience était fabuleuse, le premier groupe super agréable, la nourriture excellente, et nous avons eu plus que notre ration de beaux et gros animaux ! Et cerise sur l’otarie, on en ressort même plutôt gagnants sur le plan financier 🙂

 

Informations pratiques
Croisière last minute 7j/6n à 1200$, négociée à 1150$ sur le catamaran Solitario Jorge. Tous les repas et combinaison de snorkeling inclus.
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