Ce n’est pas sans un petit chagrin que l’on referme la glorieuse parenthèse amazonienne, mais hélas, il faut reprendre la route ! Et puis surtout, on peut pas continuer à dépenser 120$ par jour ! Une fois revenus à Quito, on entreprend de descendre la Sierra vers le sud, avec pour idée de rejoindre le Pérou. Trois étapes, avec au milieu une autre parenthèse, la plus belle et la plus fantasmagorique de toutes, qui fera l’objet d’autres articles !

La boucle de Quilotoa

Dans le département de Cotopaxi, on trouve plusieurs râteliers pour les touristes qui ont envie d’avoir mal aux jambes ou d’expérimenter le sorroche (mal des montagnes) : le volcan éponyme, surmonté d’un glacier et culminant à près de 6000m, et la boucle de Quilotoa, passant à travers plusieurs petits villages tous mignons et dont le point d’orgue est la lagune du même nom (on aime beaucoup le mot « éponyme » mais quand même…)

Pour faire tout ça, on part de Latacunga, une ville qui n’a guère d’intérêt, mais dont la place centrale est mignonne malgré tout. Sauf que quand on y arrive à 7h30 du matin après un bus de nuit, des valises sur le dos et sous les yeux, et qu’EN PLUS tous les hôtels affichent complet pour cause de festivo, on a du mal a apprécier…

Quoi qu’il en soit, on s’organise tout de même une virée de 2 jours sur la boucle pour voir la lagune, découvrir le petit village de Chugchilan et laisser la montagne nous en coller plein les mirettes. (Les vrais gros randonneurs la font en 3 jours ou plus, mais nous on n’est ni vrais, ni gros, point barre !) SAUF QUE… Pendant le festivo, les règles du jeu changent, et l’hôtel de Quilotoa qu’on nous avait vendu à 15$/personne passe subitement et inexplicablement à 25$. Retranscrire tous les gros mots qu’a dits Shank serait superflu, donc venons en au fait : on décide de ne faire que la randonnée de 4h autour du cratère et de rentrer à Latacunga.

Et elle envoie cette randonnée ! Du sable hyper fin sur le sentier, (que du bonheur pour celui/celle qui marche derrière), des montées à la verticale, des descentes couvertes de gravier, et un petit pic à 3900m pour bosser un peu le cardio. Rien qui ne se négocie, mais les Butineurs en chient un peu, qu’on se le dise ! Surtout qu’on a deux jours de flotte et de snacks sur le dos ! Heureusement, la marche est une récompense continuelle, même par temps médiocre ! Entre le bleu-vert de la lagune, les mensurations astronomiques du cratère, les paysages infinis alentour, on s’émerveille dès qu’on lève les yeux du sentier ! Et en plus, ces fainéants d’équatoriens sont tous à la Playita au fond du cratère, dans les restaurants ou les agences de location de kayaks, donc on est hyper tranquilles ! On en sort complètement crevés au bout de 5h30, mais heureux et sans même avoir pâti du sorroche ! #bulletproof

On quitte l’endroit sur un ultime sprint pour attraper le bus, parce que bon, le village de Quilotoa, avec ses airs de petite station de sports d’hiver et ses hordes d’équatoriens, ne nous retient pas !

Informations pratiques

  • Dodo : Posada del Turista, 23$ en chambre double spacieuse, lumineuse (mais simple vitrage), sdb privée, négociée à 20$
  • Manger : Pizzeria Buona, excellent pour se remonter le moral, environ 10$ pour une pizza pour deux
  • Sorties : rando autour du Quilotoa (2$ l’entrée dans le village, 5$ l’AR en bus depuis Latacunga)

Repos en eaux chaudes à Baños

Cette histoire de Quilotoa nous a un peu mis en rogne, mais en même temps ça nous a libéré une journée ! N’ayant de ressources ni financières ni physiques à consacrer au célèbre volcan Cotopaxi, et soucieux de fuir une ville en ébullition pour le festival de la Mama Negra, on prend la direction de Baños !

Capitale des sports extrêmes en Équateur, entourée de montagnes verdoyantes et de cascades bouillonnantes, la ville aurait plus tendance à nous attirer pour son côté ville thermale. Clairement, on y va pour chiller et préparer le voyage de notre vie… aux Galápagos ! Au prix d’une longue marche depuis le terminal, on se dégotte un hostel familial super tranquille et loin de l’agitation du centre ! Et on s’y sent tout de suite bien : le fils des propriétaires, chef pâtissier, nous ayant fait goûter ses créations, on prépare à notre tour des crêpes (au Nutellaaaaa), qu’on partage avec nos hôtes !

Rassurez-vous, mêmes fatigués, on n’a pas passé 3 jours en mode full wi-fi, on a trouvé la force de sortir au grand air ! Une des attractions des environs est la Casa del Arbol, une espèce de mini-centre de loisirs perché sur un flanc de vallée, à quelques encablures du sommet du majestueux volcan Tungurahua. Les gens y montent (à pied ou en bus) pour les gigantesques balançoires à flanc de falaise, et effectivement, par beau temps, c’est super agréable de se balancer au pied du volcan, face au vide, avec l’impression grisante qu’on va prendre son envol au-dessus de la large vallée !

La descente ultra-raide par le monument de la Virgen est bien plus courte que la montée par Bellavista, mais poussiéreuse et pas évidente du tout, surtout quand la nuit est en train de tomber ! Heureusement que les thermes de la Virgen nous attendent sagement en ville, au pied d’une haute cascade illuminée par des spots verts #bongout On va gentiment y faire une trempette nocturne après le dîner pour se remettre de nos émotions, avant d’être poussés vers la sortie par des troupeaux d’équatoriens adipeux…

La suite, fort glamour s’il en est, c’est un bus de nuit vers Guayaquil, et un avion pour les Galápagooooos !!!

Informations pratiques

  • Dodo : Hostal El Recreo, 16$ en chambre double, sdb privée, grande cuisine, propriétaires adorables !
  • Manger : almuerzos à 2,50$ et jus à 1$ au marché ; sinon gâteaux et chocolats chauds exceptionnels au café Aromé
  • Sorties : Casa del Arbol (1$ l’entrée), accessible à pied ou en bus (0,50$ l’aller) ; Piscinas de la Virgen (3$ l’entrée + 1$ la location de bonnets)

 

***FAILLE SPATIO-TEMPORELLE***

Clap de fin trankilou à Cuenca

Nous sommes le 22 novembre, il est quasiment 21h et nous posons nos sacs à Cuenca. Deux semaines tout rond ont passé depuis que nous avons quitté Baños pour nous rendre aux Galápagos, et nom d’un iguane marin, ces îles ne nous ont pas déçus ! Mais ce n’est pas le propos de cet article, il va falloir que vous patientiez un peu !

Cuenca est une très jolie ville, truffée d’églises et de placettes, où il fait bon flâner et se perdre. Hélas on n’en aura guère profité : pour nous il était surtout question de rattraper le retard accumulé dans les îles, et d’éclaircir la suite des opérations. Le Pérou, certes, mais par où (c’est drôle ça), quand, comment, etc. Rien de bien intéressant à raconter donc, hormis deux énormes fournées de crêpes maison, la superbe et monumentale cathédrale de la place centrale, et un musée !

Le Pumapongo, ou Musée de la Banque Centrale, propose plusieurs expositions. On y trouve une grande salle de numismatique, de l’art moderne, mais LE truc à voir, c’est l’étage ethnographique. Y sont présentés tous les groupes indigènes du territoire équatorien, et une salle entière est dédiée aux rites tsantsas de l’ethnie Shuar, aka la réduction de têtes ! Dans cette tribu amazonienne du sud-est, la réduction de tête était un châtiment appliqué à celui qui prenait la vie d’autrui, ou une façon de prendre le contrôle des esprits des ennemis de la tribu. Aujourd’hui, la loi équatorienne interdit ces pratiques sur des humains, donc les Shuar sont tout simplement passés sur… des têtes de paresseux ! Non moins charmant…

Informations pratiques

  • Dodo : Hostel Check Inn, 18$ en chambre double, sdb commune, cuisine et petit dej (modeste) inclus
  • Manger : El Salon, almuerzo de qualité à 2,50$ !
  • Sorties : le musée Pumapongo est gratuit, la cathédrale aussi si vous montez pas sur le toit !
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