A la sortie des montagnes du nord, on avait hâte de retrouver le soleil et la mer ! Du coup, on s’est dirigés vers Leon, et on est direct allés marcher sur des volcans ! Forcément, un volcan et une montagne, ça n’a strictement RIEN à voir !

*La luge sur volcan*

C’est la grosse attraction de la région, et Leon est le seul spot du pays où on peut le faire ! Dans la chaîne de volcans au nord et à l’est de la ville, il y a des gros monstres qui crachent encore des flammes, et puis il y a le Cerro Negro. Né vers 1850 et haut comme trois pommes de cent mètres, c’est le plus jeune et le plus petit du cortège. Son (modeste) cratère accessible et ses pentes semi-douces en font l’endroit idéal pour la luge, du moins jusqu’à la prochaine éruption, redoutée par toute l’industrie touristique locale.

Pour aller dévaler ses pentes rocailleuses, on s’est adressés à Quetzaltrekkers, une agence reposant sur des volontaires internationaux, et qui reverse ses recettes aux communautés locales. Le départ pour le volcan s’effectue le matin tôt, car l’ascension d’un volcan (même réduit) quand ça bastonne, c’est pas agréable ! Une fois les lugeurs équipés de leur planche et de leur combinaison en jean (parfaite pour les grandes chaleurs), ladite ascension démarre !

Le vent peine à trouver un juste milieu entre rafraîchir les randonneurs ou les déséquilibrer en soufflant sur leurs planches. Mais en haut, tout le monde est récompensé de ses efforts : les multiples cônes de pierre s’élevant de la verte plaine sont un bien beau paysage.

Et le moment de la glissade est arrivé ! Tout le monde enfile sa combinaison, sort son foulard et ses gants, se saisit de sa planche et se met en file amérindienne pour la grande descente ! Le groupe de 25 lugeurs (jour de week-end oblige…) met du temps à s’égrener, ce qui nous laisse le temps d’être assaillis par des centaines d’abeilles, vraisemblablement portées en hauteur par les vents thermiques. Heureusement, les papillons, punaises et autres frelons ayant pris le même train nous laissent tranquilles…

La descente en luge en elle-même s’avère être relativement lente, car les frottements avec la roche sont forts, et de plus tous les participants appliquent consciencieusement les consignes de sécurité. Mais en levant les pieds et en se couchant en arrière, on parvient à prendre un peu de vitesse, et là c’est marrant ! On ramasse des pelletées de cailloux et des nuages de poussière dans la figure, mais qu’importe, on ne vit qu’une fois !

Quetzaltrekkers fait partie des agences qui proposent un deuxième essai, mais comme la plaque de fart est bien écorchée et qu’elle n’est pas changée, la descente est moins rapide. Enfin, ça fait encore un peu d’exercice pour remonter, surtout sous les rayons d’un soleil agressif ! Et puis on apprécie toujours de pouvoir redescendre en glissant ! 🙂

*Le volcan Telica*

Quetzaltrekkers, comme la majorité des agences, propose aussi des randonnées de plusieurs jours sur les volcans de la région. Pour ne pas surmener nos organismes encore fragiles et vivre une expérience volcanologique de haut niveau, on a opté pour Telica. Ce volcan n’a rouvert ses sentiers qu’en mars dernier, après deux éruptions en moins de deux ans (dont une en novembre), et depuis il est suivi de près par une équipe de scientifiques. A priori ça devrait nous éviter d’être au premier rang d’un cours pratique sur le volcanisme explosif, donc on se lance ! Notre petit groupe compte six personnes : nos deux guides volontaires, un couple de joyeux québécois et nous !
La randonnée démarre à San Jacinto, à environ 25 km au nord-est de Leon, un village tranquille où débute le sentier, et un point important pour la production d’énergie par géothermie. Les premiers indices de l’activité volcanique ne se font pas attendre : au bas du village se situent une petite solfatare et des bassins de boue bouillonnante. Couvrez vos nez et restez sur le sentier, si vous tombez dans un bassin, il n’y aura pas grand chose à repêcher !

Après les tuyaux géothermiques, le chemin suit un lit de rivière où on croise nombre de chevaux, puis une lisière de forêt et enfin des champs de frijoles (haricots rouges). Pendant tout ce temps, Telica et son voisin verdoyant Santa Clara veillent sur nous. Une brève pause déjeuner sur le coup de 14h permet de prendre quelques forces avant l’ascension du monstre endormi. Et, même ombragée, entrecoupée de superbes panoramas et de chants de motmots, cette montée restera gravée dans nos quadriceps quelque temps : 1h seulement, mais notre condition n’est juste plus ce qu’elle était quand on était jeunes !

C’est donc avec grand soulagement qu’on atteint le campement, au sein d’une communauté qui habite à seulement 30 minutes de marche du sommet ! Et quel campement ! Une maison avec des grandes fenêtres (ouvertes), un vrai toit, et même des matelas ! Les rois du volcan, c’est nous, ne cherchez plus !

Après une courte pause, l’ascension reprend pour atteindre le gigantesque cratère, à 1061 m d’altitude. Le vent souffle plus fort et d’immenses volutes de fumée s’élèvent du trou béant. Il y a de quoi être impressionnés, le sulfureux cratère fait plus de 100m de profondeur, et 700m de large ! A la faveur d’une courte marche à travers le paysage lunaire alentour, on atteint notre point de vue pour le coucher de soleil. A travers les nuages, il illumine et fait orangeoyer notre emplacement et la vallée entière ! Le moment est magique ! Et quand on repasse près du cratère dans l’obscurité, on voit même la lave rougeoyer (ça c’est du vrai français) au fond du puits !

Le lendemain matin, c’est à 4h tapantes qu’on se réveille pour observer le lever du soleil. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il fait un peu plus frais que la veille ! Mais on assiste encore à un beau spectacle, l’astre solaire émergeant derrière les monts au son de dizaines de chants d’oiseaux ! La redescente est beaucoup plus facile, comme on pouvait s’y attendre, même si la fin de parcours sous le soleil cuisant de dix-onze heures est un peu difficile…
Très belle expérience au final, même si le lendemain, les pattes font encore mal. Et un gros big up à Chanel et Sébastien, nos deux québécois préférés, avec qui on a vraiment vécu le rêve !

A savoir que d’autres treks existent dans la chaîne de volcans : Las Pilas – El Hoyo pour les amoureux de nature, ou San Cristobal pour les marcheurs les plus aguerris !

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